Présentation des
orgues de la collégiale St Paul de Clermont l’Hérault
I – l’orgue de
Tribune
Le grand-orgue
de tribune de l’église de Clermont l’Hérault a été construit en 1999 par la
manufacture Languedocienne de grandes orgues, sous la direction de Georges
Danion et de Charles Sarelot qui réalisa l’harmonie. Pour connaître l’histoire
mouvementée de cet instrument je renvoie à la brochure de monsieur Roland
Galtier, technicien conseil, parue aux éditions du Bérange.
L’orgue
comporte 3 claviers manuels et 27 jeux, et s’inspire largement de la conception
des orgues classiques français de la fin du XVIIIème siècle. Sa composition
s’établit ainsi :
I – Positif de dos
54 notes
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II – Grand-Orgue
54 notes
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III – Récit
35 notes
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Pédalier
30 notes
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Bourdon 8
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Montre 8
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Cornet V
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Bourdon 16
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Montre 4
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Bourdon-flûte 8
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Hautbois 8
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Flûte 8
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Flûte ouverte 4
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Prestant 4
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Flûte 4
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Nazard 2 2/3
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Nazard 2 2/3
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Trompette 8
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Doublette 2
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Doublette 2
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Flûte (quarte) 2
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Tierce 1 3/5
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Tierce 1 3/5
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Cornet V
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Larigot 1 1/3
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Plein-jeu VI
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Cymbale III
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Trompette 8
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Cromorne 8
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Voix humaine 8
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Tremblant
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Clairon 4
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||
Tremblant
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Copula positif/grand-orgue
Tirasse grand-orgue
C’est
le répertoire français qui est bien sûr privilégié mais l’audition des élèves
d’Orphé a montré qu’on pouvait aller dans d’autres répertoires avec Bach
notamment.
Toutes
les principales registrations de la musique française sont possibles
grâce :
1- A
la présence des deux jeux de tierce, un au grand-orgue et un au positif. Le
fait que le positif comporte deux quatre pieds et deux pieds permet en plus de
moduler la couleur en le basant soit sur des principaux (montre et doublette)
soit sur les flûtes 4 et 2. On obtient donc un dialogue intéressant entre le
grand-orgue et le positif.
2- A
la présence de deux cornets différents, celui du grand-orgue jouable tant en
solo qu’en renfort des anches dans le grand-jeu, et celui du récit plus
soliste. Cette disposition « riche » permet en plus de ne pas
accoupler le récit sur le grand-orgue, ce qui est confortable pour les
organistes qui n’ont pas à « tirer » les trois claviers ensembles.
3- Au
cromorne du positif, si indispensable dans notre répertoire, jeu solo par
excellence, et couleur irremplaçable dans le grand-jeu.
4- Au
hautbois du récit, précieux dans les récits et qui offre une alternative à la
trompette du grand-orgue ou au cromorne du positif.
5- Au
grand-jeu (trompette 8, clairon 4, et cornet au grand-orgue, cromorne 8 au
positif, cornet du récit, trompette 8 au pédalier, claviers accouplés)
6- A
la voix humaine 8, placée au grand-orgue.
7- A
un plénum nourri avec le petit plénum du positif et le grand plénum du
grand-orgue, sur lequel on peut faire chanter la trompette à la pédale en
« cantus firmus »
8- Aux
nombreux jeux de détails qui permettent la registration de toutes les pièces en
trio, duo et autre quatuor.
L’audition de
l’orgue a permis de faire résonner les compositeurs français, mais aussi
d’entendre des œuvres de Jean-Sébastien Bach, preuve supplémentaire que les
orgues même « typés français » offrent un large éventail du
répertoire. Les nombreux jeux de détails ont permis d’envisager différentes
registrations pour le même choral, laissant à l’interprète une grande liberté
dans le caractère à donner à la musique. Le prélude et fugue en ré (BWV 532)
sonne avec précision et clarté, le grand plénum étant soutenu par la trompette
de 8 au pédalier. La solidité du chœur des fonds rend possible une partie de la
littérature romantique, notamment de Felix Mendelssohn. Je me répète, tout est
affaire d’écoute, d’essais pour faire sonner un orgue (dans les limites du bon
goût, évidemment).
II – L’orgue de chœur
Cavaillé-Coll
L’orgue de
chœur de la collégiale, construit en 1856 par Aristide Cavaillé-Coll, provient
de la cathédrale de Nîmes. En 1877, Vincent Cavaillé-Coll, le grand frère,
procède à des modifications et à l’agrandissement de l’orgue qui passe de 8 à
12 jeux.
En 1882,
suite aux travaux effectués à la cathédrale, l’orgue est mis en vente et acquis
par l’abbé Jean-Edouard Saumade et remonté dans la collégiale St Paul de
Clermont l’Hérault par la maison Puget, sans modification. En 1930 il échappa à
un projet « grandiose » visant à reconstruire le grand-orgue en
intégrant l’orgue de chœur dans ce dernier. La disette pécuniaire n’a pas que
des inconvénients, et l’orgue fut préservé, seules quelques modifications
légère furent apportées (mise en place de jeux prélevés sur l’orgue de tribune)
En 1988,
Alain Sals procéda à la restauration de l’orgue et lui redonna sa composition
de 1877.
Pour mieux
connaître les détails de l’histoire de l’orgue de chœur, je renvoie à la même
brochure de monsieur Roland Galtier, qui traite des 2 instruments.
I – Grand-Orgue
54 notes
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II – Récit
54 notes
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Pédalier
25 notes
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Bourdon 16
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Bourdon 8
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Tirasse I
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Montre 8
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Gambe 8
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Tirasse II
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Flûte harmonique 8
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Voix céleste 8 (fa
2)
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Prestant 4
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Basson 16
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Doublette 2
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Basson-hautbois 8
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Trompette 8
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Voix humaine 8
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Trémolo.
Copula II/I
Entièrement expressif à
l’exception de quelques basses et de la façade.
Cet
orgue présente les caractéristiques d’un petit instrument romantique, orgue de
chœur à la base. Ces orgues sont souvent des « mal aimés » n’ayant
pas toujours eu la chance d’être l’objet des attentions qu’on porte à leurs
grands frères de tribune. Ils sont souvent réduits à l’état de « pompe à
cantiques ». Certes chez les Cavaillé-Coll leur sort était un peu
meilleur, même s’il faisait souvent l’objet de l’apprentissage des harmonistes,
dont certains ont passé leur carrière à faire des orgues de chœur, n’étant pas
aussi doués que certains de leurs collègues. Malgré ce, Aristide veillait, sa
réputation ne souffrait pas de fournir des « sous-orgues ».
L’orgue
de la collégiale a bénéficié des soins de Vincent, très bon harmoniste (la Grand ’Combe en est un
exemple), et sa sonorité est toute en délicatesse. S’il ne se caractérise pas
par une grande puissance (encore que la trompette soit ample et claire),
l’harmonie est belle, soyeuse et contraste avec celle du grand-orgue. Les
organistes ont pu entendre dans le même édifice la différence entre un hautbois
classique et un hautbois romantique, un chœur de fonds de tradition XVIIIème et
un autre de tradition XIXème. La composition, très bien étudiée, offre de
larges possibilités et une profondeur digne d’un grand orgue avec ses deux
seize pieds (fond et anche). Certes la tessiture du pédalier et l’absence de
jeux indépendants le pénalisent un peu, mais on a pu entendre un très beau
Mendelssohn, et l’orgue invite à l’improvisation. L’expression générale permet
de nuancer les effets. Comme souvent c’est un orgue qui se livre petit à petit
et demeure très attachant bien au-delà d’un simple rôle d’accompagnateur de
cantiques.